Attaqué après ses propos sur la laïcité et l’étoile jaune sous Vichy, Vincent Peillon rétropédale sur Twitter
Lors de "L’Entretien politique", diffusé le 3 janvier sur France 2, Vincent Peillon a estimé que l’instrumentalisation de la laïcité a conduit au port de l’étoile jaune sous Vichy. Face à la polémique, le candidat de la primaire de la gauche a tenu à préciser ses propos dans une série de messages publiés sur son compte Twitter.
Les propos ont choqué. Lors de "L’entretien politique" sur France 2 le 3 janvier, Vincent Peillon a tenu des propos plus qu’hasardeux sur le plan historique : "Si certains veulent utiliser la laïcité, ça a déjà été fait dans le passé, contre certaines catégories de populations, c'était il y a quarante ans (il y a 75 ans en réalité, ndlr), les juifs, à qui on mettait des étoiles jaunes, c'est aujourd'hui nos compatriotes musulmans qu'on amalgame d'ailleurs souvent avec les islamistes radicaux", a-t-il affirmé face à David Pujadas et Léa Salamé. Le candidat ciblait tout spécialement Marine Le Pen et le Front national, qu’il accuse de "fascisme rampant" et "d’utiliser les mots de la République pour faire le contraire."
Mais problème, la laïcité n’était pas en question sous Vichy et Vincent Peillon a fini par s’en apercevoir. Sur son compte Twitter, le candidat a publié ce 4 janvier en milieu de journée une série de messages dans lesquels, voyant "une polémique monter", il tient à "préciser [sa] pensée et [sa] conviction qu’une contraction de phrases a pu déformer."
Peillon voulait "dénoncer la stratégie de l'extrême-droite
Vincent Peillon s’explique : "Je n’ai évidemment pas voulu dire que c’était la laïcité qui était à l’origine de l’antisémitisme de la France de Vichy. Le régime de Vichy ne se réclamait pas de la laïcité, bien au contraire (…) et ce qu’ont vécu les juifs sous Vichy ne saurait être banalisé d’aucune façon (…). Tout cela, je le sais charnellement et intellectuellement mieux que quiconque, par mon histoire personnelle, par mes travaux (…) et par mes combats politiques énergiques pour la laïcité, et contre le racisme et l’antisémitisme (…)."
L’eurodéputé explique avoir voulu "dénoncer la stratégie de l’extrême-droite qui utilise les mots de la République pour les détourner contre la population. » Selon lui « elle le fait aujourd’hui avec la laïcité contre les musulmans en les confondant avec les islamistes radicaux qu’il faut eux combattre."
Cela suffira-t-il à dégonfler la polémique ?
