Dans ses « Conversations privées », Hollande compare Valls à Sarkozy
Dans son livre de confessions Conversations privées avec le président, François Hollande reproche à Manuel Valls d’avoir parfois adopté les mêmes thèmes que Nicolas Sarkozy.
François Hollande dit tout. Le livre Conversations privées avec le président (Albin Michel), paru le 17 août, est décidément une mine d’anecdotes plus croustillantes les unes que les autres. Et il en est une que Manuel Valls risque de ne pas trouver à son goût : le chef de l’État reproche au Premier ministre sa propension à vouloir capter la lumière, quitte à s'emparer des thématiques de la droite pour parvenir à ses fins.
Valls/Sarkozy, même combat
François Hollande pense notamment aux propos tenus par Manuel Valls en 2013 en pleine affaire Léonarda. Alors ministre de l’Intérieur, Valls avait déclaré que les Roms « ont des modes de vie extrêmement différents des nôtres et qui sont évidemment en confrontation. » Il avait aussi affirmé : « Nous le savons tous, la proximité de ces campements provoque de la mendicité et aussi des vols, et donc de la délinquance. »
Des propos qui lui avaient valu d’être poursuivi en justice pour discrimination raciale par le MRAP et l’association La voix des Roms. Les deux plaintes ont par la suite été jugées irrecevables, mais elles ont laissé des traces. Pas de quoi adoucir François Hollande, qui tacle : « Ça ne sert à rien d’offrir à ceux qui nous contestent des formules qui peuvent apparaître comme stigmatisantes. C’est exactement ce qu’on avait reproché à Sarkozy. »
Une petite phrase qui n’a pas manqué de faire réagir dans l’opposition. Sur Twitter, le député-maire (UDI) de Cloyes-sur-le-Loir Philippe Vigier s’indigne de l’attaque d’Hollande. « Quel mépris pour celui qui doit vendre chaque jour sa politique », écrit-il.
Hollande tâcle son premier ministre dans le bouquin "conversations privées " quel mépris pour celui qui doit vendre chaque jour sa politique
— Philippe Vigier (@VigierPhilippe) 19 août 2016
Manuel est contrarié
François Hollande entretient aussi soigneusement la rivalité entre son Premier ministre et Emmanuel Macron. Le fringant ministre de l’Économie a eu le chic pour contrarier l’autorité du chef du gouvernement, au point de capter toute la lumière. « L’économie est désormais incarnée par Emmanuel Macron, ce qui a pu contrarier Manuel. Il a une difficulté à retrouver une place quand le président est forcément au premier rang sur l’autorité, le régalien », confie le président, qui s’amuse aussi de ce que Valls « aime bien être un chef de guerre » et qu’il « aurait sans doute aimé le faire davantage. » « Il cherche des sujets pour être en première ligne », a-t-il ajouté.
