Deux sénateurs saisissent le CSA après le "Je suis Charlie" de Farid Benyettou, l'ex-mentor des frères Kouachi
A l'occasion de la publication de son livre"Mon djihad, itinéraire d'un repenti", l'ex-mentor des frères Kouachi était invité samedi 7 janvier sur la plateau de Salut Les Terriens. Deux ans jour pour jour après l'attentat contre Charlie Hebdo, son passage suscite l'indignation dans la classe politique. Deux sénateurs ont saisi le CSA.
Repenti, fallait-il lui donner la parole? Deux ans jour pour jour après l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, commis le 7 janvier 2015, l'ancien mentor des frères Kouachi était invité dans l'émission de Salut Les Terriens, accompagné de l'anthropologue Dounia Bouzar. Un passage qui a indigné la classe politique. Deux sénateurs, Nathalie Goulet (LR) et André Reichardt (IDI) ont annoncé qu'ils avaient l'intention de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA).
Ils dénoncent "une scène d'une rare indécence". Selon ces deux parlementaires, cette séquence "ne pouvait être vue autrement que comme une provocation à l'égard des victimes du terrorisme islamiste". Nathalie Goulet et André Reichardt sont également les co-présidents d'une enquête parlementaire sur la luttte contre les réseaux djihadistes.
Les sénateurs @senateur61 et @andre_reichardt saisissent le CSA à propos des apparitions télévisées de l'exmentor d Kouachi Farid Benyettou pic.twitter.com/p0Jo68rOIh
— Eugénie Bastié (@EugenieBastie) 9 janvier 2017
"C'était le pire moment pour lui donner la parole"
Contactée par Huffington Post, la sénatrice a déploré que l'ancien Emir des Buttes-Chaumont Farid Benyettou "soit invité invité à faire sa promo un jour de commémoration". "C'était le pire moment pour lui donner la parole", a-t-elle souligné. Selon elle, c'est "une violation de la mémoire des victimes".
En parallèle, l'association française des victimes du terrorisme (AFVT) et l'Association Onze Janvier ont réagi. Toutes les deux ont fait part de leur "consternation" et critiquent "une réhabilitation à peine déguisée" de Farid Benyettou. Elles condamnent "l'instrumentalisation des dates commémoratives" et en appellent à "la décence" face à ce qu'elles considèrent comme "inacceptable", un "plan média mercantile et cynique".
Dans un communiqué, Farid Benyettou a "pris conscience que [ses] apparitions médiatiques ont mis plusieurs personnes mal à l'aise". Alors il a promis : "puisque je ne cherche pas à offenser qui que ce soit à travers mes propos, j'ai donc pris la décision de ne plus intervenir publiquement à compter de ce jour".
