
La chasse aux dérapages est ouverte. Le Front national ne veut plus d’une Anne-Sophie Leclère (ancienne candidate FN aux municipales dans les Ardennes) comparant Christiane Taubira à un singe. Pour ce faire, le parti a mis en place une grille d’évaluation des candidats qui défendront ses couleurs aux prochaines élections législatives.
Aux critères objectifs comme l’enracinement local, l’activisme politique (nombre des réunions publiques et des actions militantes…) ou la progression locale des adhésions pour les cadres du parti, élus locaux et adhérents historiques, s’ajoute un critère de respectabilité. Les candidats adoubés par le Front devront être irréprochables.
Dans Le Figaro daté de ce jour, le secrétaire national du FN chargé de l’implantation Jean-Lin Lacapelle s’en explique : "Il peut toujours y avoir une brebis galeuse dans le troupeau, mais la plupart de nos candidats sont déjà connus au sein du mouvement. En cas de candidature extérieure, nous sommes assez vigilants pour ne pas choisir des gens qui seraient là uniquement par opportunisme."
Celui qu’on appelle "le nettoyeur", chargé d’écarter les cadres sulfureux hérités de l’époque de Jean-Marie Le Pen, argue d’un "gros travail qualitatif en amont, au niveau de la sélection." "La commission d’investiture a mis en place tous les moyens nécessaires pour que nous puissions clairement hausser le niveau de qualité de nos candidats." Il le jure : "Ce qui s’est passé hier ne se reproduira pas."
À plus de six mois des élections législatives, le travail est déjà bien avancé : 450 préinvestitures ont été réalisées sur un total de 577 circonscriptions. La sélection de l’ensemble des candidats doit se boucler au plus tard début novembre, avant une validation définitive en janvier 2017.