Jean-Jacques Urvoas raconte son quotidien de garde des Sceaux, loin de sa Bretagne natale
Le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, a laissé les caméras de France 3 Bretagne le suivre dans son quotidien. Dans ce portrait du successeur de Christiane Taubira, encore méconnu, on accède aux coulisses du pouvoir, si souvent fantasmés mais finalement plus terre à terre qu'il n'y paraît.
Un phare dans la tempête. La photographie accrochée au mur n'a pas été choisie au hasard. Comme tous les Bretons, Jean-Jacques Urvoas connait la mer et ses dangers. Une manière de relativiser les tracas du quotidien, même quand on est ministre de la Justice. L'appel de la Bretagne se fait d'ailleurs souvent sentir. Les 568 kilomètres qui séparent la place Vendôme de Quimper (Finistère) pèsent sur le Garde des Sceaux qui "a besoin de retrouver la mer, l'Odet, le monde [qu'il] a quitté il y a trois mois et [qu'il] retrouvera dans un an". Car Jean-Jacques Urvoas est presque rassuré de savoir que sa mission va s'arrêter.
Un an pour remplir les caisses
Devant les portraits de ses illustres prédecesseurs comme Jean-Jacques-Régis de Cambacérès, Vincent Auriol ou encore Robert Badinter, le successeur de Christiane Taubira - propulsé à la Chancellerie en janvier dernier - estime avoir la chance "de savoir pour combien de temps [il] est là". Pour autant, pas question de faire de la figuration en attendant le coup de sifflet final d'un quinquennat Hollande dont beaucoup jugent qu'il est déjà terminé.
Plus que les réformes, les sous : une obsession. Socialiste décomplexé, l'ancien Président de la Commission des Lois de l'Assemblée nationale n'y va pas par quatre chemins pour décrire sa mission : "mon axe d'entrée dans tous les sujets, c'est l'argent". Urvoas est un pragmatique, "Je préfère" dit-il "avoir une modestie dans mes annonces, mais une garantie de leur application". Après six mois au gouvernement, Jean-Jacques Urvoas fait un constat surprenant sur l'exercice du pouvoir en confiant que "des moments où on décide, c'est pas si courant". Les mauvaises langues diront que François Hollande n'y est sans doute pas étranger !
