L’autorisation des crèches par le Conseil d’État saluée à droite et au Front national
Le Conseil d’État a rendu une décision hier 9 novembre qui valide sous conditions l’installation de crèches dans les bâtiments publics. Plusieurs responsables politiques de droite et du Front national ont salué cette autorisation, même si certains en critiquent les modalités jugées trop sévères.
Le sujet peut paraître anecdotique, en particulier au lendemain de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis, mais il agite toujours autant le marigot politique français : les crèches sont désormais autorisées dans les bâtiments publics. C’est le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative de France, qui le dit. Mais l’instance, dans une décision rendue hier 9 novembre, a fixé ses conditions, essentiellement sur la base de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État.
Une crèche ne peut être autorisée qu’à condition de respecter une série de critères : son installation doit être temporaire, et uniquement pendant les fêtes de fin d’année. Elle doit aussi présenter un "caractère culturel, artistique ou festif" et donc ne pas exprimer "la reconnaissance d’un culte ou une préférence religieuse."
"Sagesse" et "bon sens"
Il y a encore d’autres conditions, mais dans l’ensemble la décision est saluée aussi bien chez Les Républicains que le Front national. Pour le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti, qui a réagi sur Twitter, il s’agit d’une "reconnaissance forte de notre identité et de nos racines".
Les crèches autorisées dans les bâtiments publics par le Conseil d'État : une reconnaissance forte de notre identité et de nos racines !
— Eric Ciotti (@ECiotti) 9 novembre 2016
Le président du Conseil régional des Pays de la Loire Bruno Retailleau salue pour sa part une "décision de sagesse et de bon sens" tandis que la députée des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer – soutien de François Fillon – se félicite de ce que "nos traditions perdurent."
Une "bonne nouvelle" pour Robert Ménard
Plus à droite, le maire de Béziers Robert Ménard se réjouit d’une "bonne nouvelle" et donne rendez-vous à ses administrés le 2 décembre dans le hall de sa mairie. Le sénateur-maire de Fréjus Front national David Rachline est satisfait : "Nos traditions sont respectées", écrit-il sur son compte Twitter.
Des conditions qui ne passent pas pour certains
Mais la décision du Conseil d’État ne fait pas l’unanimité pour autant. Le député Front national du Gard Gilbert Collard s’indigne des conditions imposées qui, selon lui, "nient notre histoire chrétienne."
Le Conseil d'Etat limite,sous conditions, les crèches de Noël dans une mairie : ces conditions nient notre histoire chrétienne ! pic.twitter.com/ytqYmEzNeC
— Gilbert Collard (@GilbertCollard) 9 novembre 2016
Marion Maréchal Le Pen regrette aussi que le Conseil d’État "limite la possibilité d’installer des crèches en mairies". La députée du Vaucluse ajoute : "Nous devons protéger notre patrimoine chrétien via la Constitution."
Conseil d'état limite la possibilité d'installer crèches en mairies. Nous devons protéger notre patrimoine chrétien via la Constitution.
— Marion Le Pen (@Marion_M_Le_Pen) 9 novembre 2016
Tout aussi insatisfait, Philippe de Villiers établit une parallèle avec le burkini : "En autorisant le burkini sans condition et les crèches avec des conditions, le Conseil d’État crée un nid à contentieux", juge sur Twitter le président du Mouvement pour la France.
