
La rupture est désormais financière. Habituellement, le Front national utilise Cotelec, le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, pour financer ses campagnes électorales. À l’approche des échéances présidentielle et législative, les adhérents du Front national n’ont donc pas été surpris de recevoir des appels aux dons de ce même micro-parti. Pourtant, la direction du FN a instamment demandé à ses membres de ne plus donner à Cotelec pour privilégier les dons directs au parti, dans une note interne que l’AFP a pu se procurer.
‘’Un certain nombre de nos adhérents ont reçu une demande de prêts et de dons émanant de Cotelec. Notre mouvement est engagé dans la bataille cruciale de l’élection présidentielle et des élections législatives pour lesquelles nous avons un important besoin de financement. Aussi, la direction du FN vous demande de privilégier les demandes de prêts et de dons qui vous ont été adressées récemment par le FN’’, écrit Nicolas Bay, vice-président du parti frontiste.
Interrogé par l’AFP, plusieurs responsables du FN ont expliqué chercher à se défaire de la ‘’dépendance’’ envers le micro-parti de Jean-Marie Le Pen, et par extension, du patriarche lui-même. Il y a pourtant peu, le Menhir s’apprêtait à signer un généreux chèque à l’ordre de sa fille pour financer sa campagne électorale. Le FN, faute de trouver des banques prêtes à lui confier de l’argent, s’était alors tourné vers Jean-Marie Le Pen.
À l’époque, le geste aurait pu passer pour être hautement altruiste. Il ne fallait pas s’y tromper. Le micro-parti Cotelec s’enrichissant grâce aux dons des militants frontistes, si le FN perd des électeurs, la société créée par Jean-Marie Le Pen perdrait de l’argent. Ce qui sera désormais le cas, et tant pis pour la générosité passée.