Nicolas Sarkozy s’attaque au droit du sol
À quelques jours d’officialiser sa candidature à la primaire de la droite et du centre, Nicolas Sarkozy place le curseur à droite dans une interview donnée à Valeurs Actuelles. L’ancien président de la République plaide notamment pour un durcissement des règles du droit du sol.
Interdiction du voile en entreprise, interdiction des menus de substitution dans les cantines scolaires, modification des règles du droit du sol… Nicolas Sarkozy donne le ton avec une série de propositions dans une interview parue dans Valeurs Actuelles daté du 11 août.
Le futur candidat à la primaire de la droite et du centre s’est notamment distingué par une prise de distance avec ses positions passées en matière de droit du sol. Alors qu’il y était encore récemment favorable – entre les deux tours de l’élection présidentielle de 2012, il avait déclaré que « le droit du sol fait partie de la tradition française » –, il entend désormais y imposer des conditions. « Je veux qu’on le garde, mais pas de manière automatique », a-t-il confié, préconisant une « présomption de nationalité, permettant de ne pas attribuer la nationalité à quelqu’un qui aurait un casier judiciaire à sa majorité, ou dont on pourrait prouver que ses parents étaient en situation irrégulière au moment de la naissance. »
Remise en cause
En réalité, Nicolas Sarkozy avait déjà commencé à remettre en cause le droit du sol dans son fonctionnement actuel après avoir conquis la présidence des Républicains. En juin 2015, il demandait ainsi : « Faut-il remettre en cause le droit du sol ? Cette question, incontestablement, peut se poser. »
L’idée a depuis fait son chemin chez certains ténors de la droite. Alain Juppé, par exemple, avait toujours défendu le principe du droit du sol, mais il a fini par en dénoncer les « faiblesses » pour proposer dès avril dernier que « la nationalité ne soit acquise que si au moins l’un des deux parents est en situation régulière au moment de sa naissance. » François Fillon, en revanche, reste favorable au statu quo.
Pas dans les tables de la loi
Nicolas Sarkozy s’est aussi offert une nouvelle sortie sur l’État de droit. Après les « arguties juridiques » dénoncées comme autant de « prétextes à une action incomplète » dans la lutte contre le terrorisme, l’ancien président de la République a cette fois affirmé que « l’État de droit par exemple, n’a rien à voir avec les tables de la loi de Moïse, gravées dans le mont Sinaï. »
