Policiers agressés : Bernard Cazeneuve accuse ''une bande de sauvageons’’, la droite et le FN crient au scandale
En réponse à l’attaque de quatre policiers à Viry-Châtillon dans l’Essonne ce samedi, Bernard Cazeneuve a dénoncé une attaque ‘’abjecte’’ orchestrée par ‘’une bande de sauvageons’’. L’expression, jugée trop faible, a rapidement fait réagir l’opposition.
Dans l’après-midi de samedi 8 octobre, quatre policiers ont été agressés à Viry-Châtillon, dans l’Essonne. La bande d’agresseurs, composée d’une ‘’dizaine d’individus’’ selon les premières informations de la police, ont lancé plusieurs cocktails Molotov dans les voitures de police stationnées sur un carrefour connu pour ses trafics de drogue et ses vols à la portière. Deux des policiers ont été gravement brûlés dans l’attaque. L’un deux, un adjoint de sécurité de 28 ans, est encore dans un état critique.
En réponse à l’agression, Bernard Cazeneuve s’est exprimé sur RTL ce matin. Le ministre de l’Intérieur a dénoncé ‘’une abjection’’ commise par ‘’une bande de sauvageons qui ont agi avec lâcheté’’, reprenant à son compte une expression utilisée par Jean-Pierre Chevènement lorsqu’il était lui-même ministre de l’Intérieur. ‘’Dans sauvageon il y a sauvage, c’est une véritable attaque barbare, sauvage, qui était destinée à tuer’’, déplore encore le ministre. Bernard Cazeneuve assure que ‘’ces individus seront rattrapés parce que la police judiciaire travaille, elle travaille bien, elle travaille vite et comme toujours lorsqu’il y a des actes d’une telle abjection, ceux qui les ont commis sont rattrapés par la République’’. Pour marquer leur solidarité avec les forces de l’ordre, le ministre de l’Intérieur et le Premier ministre ont effectués ce lundi matin une tournée dans les commissariats de l’Essonne. Dans son fief, Manuel Valls a assuré qu’il n’y avait pas de ‘’zone de non droit’’ sur le territoire.
Les Républicains et le Front national bondissent
La réaction de l’opposition ne s’est pas faite attendre. Dans la matinée ce lundi, la porte-parole du parti Les Républicains, Valérie Debord fustigeait le terme jugé trop faible de ‘’sauvageon’’ utilisé par Bernard Cazeneuve. ‘’Non, M. Cazeneuve, ce ne sont pas des sauvageons, ce sont des meurtriers, ce sont des assassins, qui volontairement ont souhaité tuer des policiers’’, a-t-elle dénoncé lors d’une conférence de presse, allant jusqu’à exiger la démission du ministre. Même son de cloche du côté des élus Front national : Marine Le Pen a exprimé sa stupeur via son compte Twitter. ‘’Des sauvageons’’ ?! Non, des criminels ! Je vous rappelle qu’ils n’ont pas craché par terre mais brulé vif des policiers’’, se scandalise-t-elle.
.@DebordValerie "Non M. @BCazeneuve, ce ne sont pas des 'sauvageons', ce sont des meurtriers !" #ViryChatillon https://t.co/p5FNloOxap
— les Républicains (@lesRepublicains) 10 octobre 2016
"Des sauvageons" @BCazeneuve ?! Non des criminels ! Je vous rappelle qu'Ils n'ont pas craché par terre mais brulé vif des policiers. MLP
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 10 octobre 2016
Le mot de "sauvageon" employé par @BCazeneuve est scandaleux: l'agression était organisée et faite clairement pour tuer @lesRepublicains
— Philippe Juvin (@philippejuvin) 10 octobre 2016
En 1999, lorsque Jean-Pierre Chevènement avait lui-même utilisé à plusieurs reprises cette expression, il s’était également attiré les foudres… mais de la gauche. Si à l’époque, la gauche dénonçait une stigmatisation des jeunes de banlieues, aujourd’hui c’est une complaisance à l’égard de cette même jeunesse que dénonce l’opposition. Autre temps, autre mœurs.
