Rachida Dati dénonce la "candidature artificielle" de Nathalie Kosciusko-Morizert
Le feuilleton de l'été touche à sa fin : NKM devrait être en mesure d'obtenir les parrainages nécessaires pour participer à la primaire de la droite et du centre. Mais cet épisode aura laisser des traces chez les Républicains comme en témoigne la charge d'une rare violence venue ce jeudi matin du côté de Rachida Dati à l'encontre de Nathalie Kosciusko-Morizet.
C'est un bruit sourd et violent qui est venu se fracasser sur le concert de louanges adressées à Nathalie Kosciusko-Morizet depuis quelques jours. Rachida Dati a jeté un pavé dans la mare ce jeudi matin sur I Télé ; pas question pour elle de soutenir NKM parce qu'elle est une femme, "la démocratie n'a pas de sexe" répond-elle sèchement. Mais la maire (LR) du VIIe arrondissement de Paris ne s'arrête pas là. Au cours d'une diatribe de plus de deux minutes, celle qui est revenue en odeur de sainteté auprès de Nicolas Sarkozy a morigéné avec force la "candidature artificielle" de Nathalie Kosciusko-Morizet. Pour elle, "Il faudrait que NKM s'interroge sur le manque d'adhésion, de désir, qu'elle suscite" au sein des Républicains. Elle ne se fait d'ailleurs pas prier pour rappeler que la députée de l'Essonne avait déjà eu toutes les peines du monde pour obtenir ses parrainages en vue de l'élection municipale à Paris, "avec le résultat qu'on connaît" persifle la députée européenne au passage. Rachida Dati fait d'une pierre plusieurs coups en taclant aussi ceux, comme Alain Juppé et François Fillon, qui ont appelé à soutenir NKM. Elle dénonce "les cooptations d'une petite élite" regrettant que cela ne s'applique pas à tous les candidats, Nadine Morano en tête, "on dit : il faut une femme, alors donnons des parrainages à Nadine Morano".
Paris vaut bien une brouille
Il faut dire qu'entre Rachida Dati et NKM, cela fait longtemps que rien ne va plus. Autrefois très proches, les élections municipales de 2014 ont fait apparaître des tensions qui n'ont jamais disparues depuis. À l'époque, c'est un secret de polichinelle, Rachida Dati lorgne la mairie de Paris mais c'est bien Nathalie Kosciusko-Morizet qui est investie par la droite parisienne. "Je ne souhaite pas sa victoire, si Nathalie gagne, elle n'a pas fini de nous faire chier!" avait-elle confié par SMS à Pierre-Yves Bournazel. Depuis la défaite de NKM face à Anne Hidalgo, c'est la guerre des mots. L'ancienne Garde des Sceaux explique par exemple avoir "plus d'affinités personnelles" avec la maire PS de Paris Anne Hidalgo qu'avec la cheffe de file de la droite parisienne. "Elle s'emporte, elle s'isole", déplorait alors NKM. Nul doute que la primaire devrait cristalliser encore un peu plus ces tensions, surtout si NKM réussit à obtenir ses parrainages. Réponse demain, vendredi 9 septembre.
