Rachida Dati - François Fillon : la guerre est déclarée
Dans une interview accordée au Parisien, Rachida Dati s’en prend violemment à François Fillon et à Nathalie Kosciusko-Morizet. La maire du 7e arrondissement de Paris ne digère pas d’avoir été écartée de la 2e circonscription de la capitale au profit de NKM ; elle en profite pour attaquer le programme du vainqueur de la primaire de la droite et du centre.
Ce ne sont pas les derniers sondages qui vont la rassurer. Alors que selon une enquête du Cevipof François Fillon accuse un net recul dans les intentions de vote à l’élection présidentielle, Rachida Dati dénonce dans une interview au vitriol accordée au Parisien la stratégie du candidat des Républicains.
La maire du 7e arrondissement de la capitale, également eurodéputée, estime qu’il est "urgent que François Fillon corrige le cap de sa campagne". Faute de quoi, assure-t-elle, la droite ira "droit dans le mur." Ancienne sarkozyste, Rachida Dati a une autre raison de s’en prendre à François Fillon. Elle a en effet été évincée de l’investiture de la 2e circonscription de Paris pour les prochaines élections législatives au profit de Nathalie Kosciusko-Morizet.
Mauvais signal
"Voilà une drôle de personnalité qui va d'échec en échec, de parachutage en parachutage, de trahison en trahison, même vis-à-vis de François Fillon qu'elle a traité de misogyne et de sexiste et c'est cette personne qu'il récompense ! Quel signal !" s’est-elle emportée. L’ancienne ministre de la Justice fustige également la "méthode" employée par François Fillon : "Samedi, devant tous les militants et les cadres du parti, le conseil national LR a voté à l'unanimité l'investiture de NKM dans la 11e circonscription de Paris. Et mardi, en catimini, sur ordre de je ne sais qui, elle est investie dans la 2e circonscription de Paris." Rachida Dati y voit "le seul fait du prince" et un "double discours", s’insurgeant de ce que l’on "coupe les têtes en silence."
Dati redoute un second tour Le Pen/Macron
Au-delà de ces bisbilles internes à LR, l’eurodéputée redoute une sévère déconvenue pour François Fillon au soir du premier tour de l’élection présidentielle. Elle n’exclut pas un second tour Le Pen/Macron si rien n’est fait pour modifier le cap de la campagne. "François Fillon ne peut pas se contenter de dire que ce ne sera que le programme de la primaire, tout le programme de la primaire et rien que le programme de la primaire", avertit-elle en se revendiquant de l’héritage du général de Gaulle. "Chaque pays a son histoire, ne nous détournons pas de la nôtre ! Personnellement, je préfère le général de Gaulle à Margaret Thatcher !"
