Scandale des véhicules polluants : Karima Delli dénonce la collusion de l’État
La députée européenne Karima Delli a dénoncé sur Europe 1 la collusion du gouvernement français avec Renault dans le cadre du scandale des véhicules polluants. L’élue écologiste demande le rappel de tous les véhicules polluants et le renforcement des contrôles avec la création d’une agence européenne sur le modèle américain qui a permis le révélation du scandale des moteurs truqués de Volkswagen.
Pollution en bande organisée. Le scandale, l’an dernier, des logiciels truqueurs de Volkswagen n’était-il que l’arbre cachant la forêt ? La députée européenne écologiste Karima Delli en est persuadée. Elle a dénoncé ce matin « l’escroquerie en bande organisée » des constructeurs automobiles. Ces derniers ont été très attaqués dans le rapport de l’ONG Transport&Environment rendu il y a deux jours.
Selon cette enquête, plus de 4 véhicules sur 5 respectant la norme européenne d’émissions Euro 5 (180g/ 1000 km) en laboratoire et vendus entre 2010 et 2014 sont en réalité en moyenne trois fois plus polluants en situation de conduite réelle sur route. Même constat pour les véhicules soumis à la norme Euro 6 (80g/ 1 000 km), commercialisés depuis 2015. Les marques françaises, Renault en particulier, se distinguent par des taux d’émission particulièrement élevés. En France, ce sont en tout 5,5 millions de véhicules qui émettraient plus d’émissions polluantes que la limite autorisée.
Scandale
Un véritable scandale pour Karima Delli. La députée européenne a notamment moqué la commission Royal, du nom de la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, qui a été créée après le scandale Volkswagen pour vérifier que les constructeurs français n’avaient pas mis en place de systèmes pour frauder les normes antipollution. Le Financial Times a en effet révélé cet été que le rapport rendu par la commission Royal a été tronqué. Des affirmations contestées par la ministre. Mais Karima Delli n’en croit rien et dénonce un « double discours. »
« Le gouvernement français, au lieu de défendre l’intérêt général, préfère défendre l’intérêt privé parce que la pression du lobby automobile est très forte et parce que l’État est actionnaire de Renault à hauteur de 20 % », a-t-elle déclaré. Pour l’eurodéputé, la solution passe par le rappel des véhicules qui dépassent les normes de pollution. Elle préconise aussi la création d’une agence à l’échelle européenne, sur le modèle de l’agence américaine qui a permis de révéler le scandale Volkswagen l’an dernier.
