Alain Juppé et Bruno Le Maire, chacun son échec politique
Alain Juppé et Bruno Le Maire ne font pas grand cas de leur mésentente mais à quelques mois de la primaire de la droite et du centre, les piques entre candidats se font de plus en plus insistantes. Entre les deux élus, c’est à celui qui aura la meilleure mémoire.
Alain Juppé et Bruno Le Maire ont beau être membres du même parti politique, rien ne les oblige à s’apprécier. Forcément, tout semble opposer Alain Juppé et Bruno Le Maire, pourtant tous deux favoris à la course de la primaire (respectivement en première et troisième position, Nicolas Sarkozy tenant encore la deuxième place). Et de leurs différences, les deux candidats voudraient faire une force. Dommage pour eux, leurs récentes confidences rapportées par Le Point les classe finalement dans la même catégorie : celle des politiques qui se sont déjà mis à dos les citoyens français.
Alain Juppé, pas si courageux que ça
Bruno Le Maire ouvre les hostilités en s’attaquant directement au passif d’Alain Juppé. Le candidat se souvient très bien de la grève de 1995 qui a traumatisé une grande partie de la classe politique. A l’époque, Alain Juppé, alors Premier ministre, lance un vaste plan de réforme des retraites et de la sécurité sociale qui fera descendre près de 2 millions de Français dans la rue et paralysera les transports pendant 3 semaine. A ce propos, Bruno Le Maire moque la volonté du maire de Bordeaux d’interdire le cumul des mandats, y voyant l’aveu d’une faiblesse. ‘’On a peur du peuple français ? Ironise-t-il. On veut dire qu’il est irréformable et que l’on transforme dans son dos ? Moi, je lui fais confiance’’.
Bruno Le Maire, pas si ‘’neuf’’ que ça
Mais que Bruno Le Maire se méfie, Alain Juppé aussi à une très bonne mémoire et attaque franco sur l’hypocrisie du slogan de Bruno Le Maire, ‘’le renouveau, c’est Bruno’’. Si le député de l’Eure tente de se faire passer pour le nouveau visage de la politique française, Alain Juppé n’a pas oublié le rôle qu’a joué le député de l’Eure auprès de Dominique de Villepin, Premier ministre de Jacques Chirac dès 2005. ‘’Il dit qu’il est neuf ?, raille le maire de Bordeaux. Et le CPE ? Et les émeutes de 2005 ? A l’époque, il était conseiller du Premier ministre… Ce n’est pas rien quand même !’’. L’année 2005 a été marquée par une très forte mobilisation de la jeunesse contre le Contrat Premier Embauche, qui a finalement fait reculer le pouvoir en place. Les émeutes de Villiers-le-Bel à la suite de la mort de Zyed Benna et Bouna Traoré, ont également fragilisé le gouvernement, obligeant Jacques Chirac à déclarer l’état d’urgence.
Bref, la primaire de la droite et du centre s’annoncent corrosives.
