Bruno Le Maire veut mettre les syndicats hors-jeu s'il est élu président en 2017
Bruno Le Maire était hier à Rouen pour animer une nouvelle réunion publique. S'il est élu à la présidence de la République, BLM, qui n'est pour le moment qu'un candidat à la primaire de la droite et du centre parmi d'autres, a promis de gouverner par ordonnances dans les premiers mois du quinquennat, au lieu de négocier avec les syndicats.
Comment réformer sans craindre une paralysie totale du pays ? La question est dans toutes les têtes des candidats à la primaire de la droite et du centre. Car les principaux favoris se sont dotés d'un programme économique résolument libéral pour réussir l'alternance. Autrement dit : ils veulent aller beaucoup plus loin que les lois Macron et El Khomri dont ils jugent, unanimement, qu'elles n'ont aucune chances de faire sortir le pays de l'ornière. Un seul moyen : gouverner par ordonnances afin de court-circuiter le processus parlementaire. Si Nicolas Sarkozy y est fermement opposé, une "fausse bonne idée", ce n'est pas le cas de Bruno Le Maire. C'est d'ailleurs ce qu'a tenu à dire le chantre du renouveau, hier, à Rouen, lors d'une nouvelle réunion publique dans une salle comble.
ZOZOS
Réformer façon blitzkrieg en mettant les syndicats hors-jeu. En clair : Bruno Le Maire ne veut pas négocier, car ce serait "trahir la confiance qu'on a placée en moi si je suis élu". En fait, BLM a une vision très noire de la négociation, "on discute, on palabre, ça dure des plombes, on est fatigué, on va manger des petits fours, on prend une coupe de champagne, on est entre-soi, et au bout de six mois, on a pas avancé". Puis le député de l'Eure se met à la place des Français "qui nous regarderaient en se demandant 'mais qu'est ce qu'ils font ces zozos ? On a voté pour que ça change ! Et y'a rien qui change !' ". Très applaudi, Bruno Le Maire se voit donc renforcé dans son idée d'ordonnances dont il souhaite l'utilisation pour au moins trois mesures concernant le marché du travail, l'autorité de l'Etat et une dernière pour réformer les différentes allocations.
