François Hollande espère laisser une trace de son passage dans l'Histoire
Dans Conversations privées avec le président (éditions Albin Michel), François Hollande évoque la trace qu'il va laisser dans l'Histoire. Dans un extrait publié par Le Point, le chef de l'État parle également de sa possible candidature en 2017.
C'est le livre politique de la rentrée. Ce jeudi 18 août, Le Point dévoile des extraits de Conversations privées avec le président (éditions Albin Michel). Pendant quatre ans, Antonin André et Karim Rissouli ont rencontré à 32 reprises le chef de l'État. Dans ce livre, issu de ces nombreux entretiens, François Hollande se confie longuement et raconte tout. "C'est dur, bien sûr que c'est dur. C'est beaucoup plus dur que ce que j'avais imaginé", révèle ainsi le chef de l'État. Parmi ses premières préoccupations se trouve la trace laissée par son passage. Le président de la République espère laisser une trace dans l'Histoire, et évoque son avenir en politique.
"Qu'est-ce que l'Histoire retiendra ?"
"Ce qui est terrible, c'est de faire un mandat présidentiel dont il ne reste rien", analyse François Hollande. "Se dire : 'j'étais là, j'ai occupé la fonction. Mais qu'est-ce que l'Histoire retiendra ?'" semble être une question essentiel pour le chef de l'État, qui estime avoir déjà solutionné le problème. "Moi, j'ai réglé cette question : le Mali, la réponse aux attentats de janvier, le mariage pour tous, la loi Macron...", explique-t-il. Pour le président de la République, "le drame, c'est quand vous laissez la place et que vos traces sur le sable s'effacent elles-même". "Une fois qu'on a réglé cette question, on peut tout faire pour poursuivre, mais en même temps ce n'est pas un drame si ça s'arrête", avance le chef de l'État, évoquant au passage une possible défaite à l'élection présidentielle de 2017.
"Ça pourrait être une sorte de libération de ne plus être là"
"Je sais ce que ça représente sur le plan personnel [la perspective de briguer un nouveau mandat, NDLR]", explique-t-il, avant d'affirmer "avoir l'envie" de continuer. Pour autant, le chef de l'État explique que "ça pourrait être une sorte de libération de ne plus être là", lui qui raconte avoir passé "des années sans vie personnelle" à l'Élysée. "À partir de soixante ans, les années comptent différemment", poursuit-il, évoquant la "lourdeur de la tâche" qui lui incombe. Mais François Hollande affirme qu'il prendra sa décision en fonction de considérations politiques. "Je ne ferais pas de choix de candidature si, d'évidence, elle ne pouvait se traduire par une possibilité de victoire", tranche le président de la République. Il est d'ailleurs certain d'affronter Nicolas Sarkozy en 2017. "Je pense que, s'il ne lui arrive rien, c'est lui que j'affronterai", analyse-t-il, ajoutant ne pas "voir comment ils pourront l'en empêcher". "Il a plus de qualités que les autres, il a plus de défauts aussi", estime François Hollande, qui affirme que l'ex-chef d'État n'a pas changé depuis 2012, alors que "les Français attendent du neuf". Mais en cas de défaite, François Hollande l'affirme : il raccrochera les crampons. "Si je perds, j'arrête la politique", conclut François Hollande.
