Jean-Marie Le Guen soupçonné de chantage sur le Qatar, le ministre va porter plainte
Jean-Marie Le Guen a réagi sur Twitter mercredi après la publication dans les colonnes du Point d’extraits de l’ouvrage de Christian Chesnot et Georges Malbrunot intitulé "Nos très chers émirs". Le livre évoque notamment d'éventuelles relations troubles entre le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement et le Qatar. Le ministre socialiste a décidé de répondre à ses allégations.
Polémique. Dans "Nos très chers émirs" (Michel Lafon), les journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot enquêtent sur les relations troubles qu’entretiennent les chefs de l’Etat et les membres du gouvernement avec les pays du Moyen-Orient. Les auteurs reviennent notamment sur les pressions qu’aurait exercées Jean-Marie Le Guen sur l’ambassade du Qatar. Dans les extraits publiés par Le Point dans son édition du 20 octobre, les journalistes rapportent que le ministre socialiste voulait "imposer une agence de communication à l’ambassadeur afin de ‘gérer’ les déclarations de certains hommes politiques, moyennant rétribution". "Il disait à nos diplomates à Paris : ‘En tant que ministre chargé des Relations avec le Parlement, je tiens tous les députés et sénateurs de mon camp, via les questions au gouvernement. Je peux bloquer des questions hostiles au Qatar ou au contraire les alimenter. Mais je n’ai pas à le faire gratuitement’ ", indique un officiel à Doha. "Il nous faisait littéralement du chantage", continue-t-il.
Jean-Marie Le Guen prêt à aider le Qatar en échange de rétributions ?
L’ouvrage indique qu’à force de persuasion, ce fidèle de François Hollande proche de Manuel Valls réussit à obtenir un déjeuner avec l’ambassadeur du Qatar "réticent". Au cours de cette rencontre, Jean-Marie Le Guen a réitéré sa proposition. "Nous, on ne procède pas comme cela", réplique, l’ambassadeur Meshaal al-Thani toujours selon l’ouvrage. "Mais, avec cette agence de communication, je vous protégerai à l’Assemblée nationale et au Sénat", aurait justifié le ministre socialiste. Face à son insistance, l’ambassadeur aurait esquivé cette proposition comme l’indique "Nos très chers émirs" qui ajoute que "le ministre socialiste proposait que l’ambassade du Qatar signe un contrat avec la société de communication de son homme de confiance, Alexandre Medvedowsky, PDG de ESL&Network, société qui lui aurait reversé chaque mois 10 000 euros."
Le secrétaire d’Etat chargé des Relations avec le Parlement ne compte pas se laisser faire. "J’ai appris avec stupéfaction et consternation les allégations délirantes du livre de Messieurs Chesnot et Malbrunot et publiées dans le Point. Evidemment je porte plainte en diffamation et poursuivrai également toutes les personnes qui reprendraient ces propos mensongers", a-t-il écrit sur Twitter mercredi. Le gouvernement compte un scandale de plus à l’aune de la campagne présidentielle.
