Affaire Penelope Fillon : l'étrange sobriété du Front National
Alors que l'affaire Penelope Fillon fait réagir toute la classe politique, le Front National est resté étrangement sobre sur le sujet. Pour une raison assez simple que nous vous détaillons.
Etant donné l'ampleur prise par ce "PenelopeGate", on ne doutait pas une seule seconde que le Front National allait s'emparer de l'affaire pour envoyer des tacles en cascade à leur principal adversaire de la Présidentielle 2017, François Fillon. On s'attendait à un déferlement de tweets violents, de déclarations endiablées à la télévision ou d'une petite conférence de presse de Marine Le Pen.
Pourtant, 24h plus tard, toujours rien. Ou presque : 2 petits tweets de David Rachline, directeur de campagne de Marine Le Pen, et de Florian Philippot, qui critiquent davantage l'attitude de François Fillon que l'affaire en elle-même :
Explication vaseuse de #Fillon sur le #PenelopeGate : le candidat autoproclamé de la probité n'a rien d'autre à dire ?
— David Rachline (@david_rachline) 25 janvier 2017
Misogynie ? Une explication terriblement faible sur le #PenelopeGate ! On attend mieux.
— Florian Philippot (@f_philippot) 25 janvier 2017
Le premier nommé était également invité à s'exprimer sur le sujet dans l'émission "C à vous" sur France 5 cet après-midi, mais est une nouvelle fois resté assez "soft". Il a laissé le doute quant à la véracité des accusations, alors qu'il aurait pu attaquer de front l'adversaire de Marine Le Pen à la prochaine élection présidentielle. Ce n'est pourtant pas la marque de fabrique du FN de faire dans la retenue. Il a en revanche appelé à soulever d'autres questions : "Il a une société je crois pour laquelle il a fait un certain nombre de conférences il a été rémunéré de manière importante, mais qui a payé pour ces conférences ?". Des accusations assez évasives et encore une fois lancées avec retenue.
Les Le Pen trouvent des postes pour tout le monde
Mais alors pourquoi tant de retenue de la part du FN? La réponse se trouve dans les agissements du parti d'extrême droite lui-même : le FN est empêtré dans des faits de la même espèce. Le service anti-fraude européen (Olaf) réclame respectivement à Marine Le Pen et son père 340 000€ et 320 000€ pour des postes d'assistants parlementaires jugés fictifs ou sur-payés.
La présidente du Front National aurait déclaré son ex-belle soeur en tant qu'assistante parlementaire alors qu'elle travaillait pour le FN. Pire, elle est accusée en 2013 par Mediapart d'avoir utilisé la même "combine" avec son compagnon actuel Louis Aliot, lui versant 5000€ par mois en tant qu'assistant parlementaire. Le Parlement européen stipule pourtant qu'il est interdit de "financer les contrats permettant l'emploi ou l'utilisation des services des conjoints des députés ou de leurs partenaires stables non matrimoniaux". La présidente du Front National s'était défendue en disant ne pas voir le problème étant donné que Louis Aliot n'était pas son mari et qu'ils n'étaient pas pacsés. Mais ces affaires montrent que le FN n'est définitivement pas blanc comme neige au sujet de l'emploi des conjoints. Difficile donc pour le clan "Bleu Marine" de reprocher la même chose à François Fillon.
