
Effet de surprise. L’outsider pourrait-il devenir le favori ? Depuis quelques semaines, Benoît Hamon peut se targuer d’être en constante progression dans les sondages. Selon les enquêtes d’opinion, le député frondeur est même au coude à coude avec son concurrent Arnaud Montebourg. Si l’éphémère ministre de l’Éducation séduit autant, c’est grâce à sa ligne résolument sociale -écologique. Comme le rappelle le Huffington Post, Benoît Hamon a mis beaucoup de vert dans son programme, il propose ainsi de lutter contre les pesticides, d’établir des taxes écolos aux frontières de l’Europe, de supprimer progressivement le diesel ou encore de sanctuariser les biens communs (eau, air, terre et biodiversité). "Je le dis et je le répète pour que tout le monde comprenne bien : je ne serai plus socialiste sans être écologiste. Je ne négocierai pas le bout de mon programme écolo", proclamait-il au site Reporterre. Un discours qui a séduit les écologistes. "On aimerait que tout le monde au PS pense comme Hamon. Montebourg, dès qu’il parle, on dirait qu’il fait un sketch", déclare Alexis Braud, bras droit de Yannick Jadot, au Huffington Post.
Mais Benoît Hamon cherche aussi à être le candidat de toutes les gauches. "Sa candidature a été conçue comme un point de rassemblement de toutes les sensibilités de la gauche. Notre pari, c’est que la participation dépassera les seuls rangs de l’appareil socialiste", indique son porte-parole le député PS Régis Juanico au site d’information. Avec des propositions aussi fortes que le revenu universel ou le 49-3 citoyen, le candidat Hamon continue d’engranger les soutiens. "Benoît Hamon incarne le renouveau, il est honnête dans les valeurs de gauche qu’il défend, et ça parle aux gens", explique son directeur de campagne Mathieu Hanotin au Figaro. Son programme et sa popularité croissante font en tout cas de l’ombre à ses adversaires Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Vincent Peillon. D’ailleurs, ses concurrents ont concentré leurs attaques sur lui récemment. Benoît Hamon, considéré déjà par certains comme le François Fillon de la primaire de la gauche, créera-t-il la surprise ?