
Journée chargée pour Marine Le Pen. De retour de Mayotte, la présidente du Front national a fait un saut par le Salon du cheval à Villepinte avant de se rendre à la convention thématique "L'énergie et l'écologie de demain", pilotée par le Collectif nouvelle écologie, l'un des nombreux collectifs affiliés au Front national qui servent de pépinière d'idées au parti pour l'élaboration de son programme.
En matière environnementale, c'est donc le Collectif nouvelle écologie, fondé en décembre 2014 et présidé par Philippe Murer qui a nourri la réflexion du parti frontiste. Ancien socialiste rallié à Marine Le Pen en 2014 et auteur de l'ouvrage La transition énergétique (éditions Mille et une nuits), Philippe Murer est une prise de guerre notable pour le FN. Ce 2 décembre, il a mené plusieurs tables rondes devant un public de supporters frontistes avant que Marine Le Pen n'intervienne en clôture par un discours d'une vingtaine de minutes.
La candidate à l'élection présidentielle, qui s'est dite "pas favorable à une écologie punitive aussi coûteuse qu'inutile", a égrené quatre mesures fortes de son programme en matière écologique.
La première est l'instauration d'un prêt à taux zéro de la banque de France pour financer l'isolation des foyers français. "Nous voulons qu'il soit avantageux d'isoler sa maison", a expliqué Marine Le Pen.
En second lieu, elle veut stimuler le secteur industriel, en particulier le secteur automobile. Cela passe par la promotion de la voiture à hydrogène. "'J'y crois beaucoup", a rappelé la patronne du FN, qui regrette que les voitures à hydrogène soient encore une exception en France.
Marine Le Pen a aussi dit sa volonté d'instaurer une politique de prêts publics massifs à EDF et aux entreprises privées associées pour le développement des énergies renouvelables. "Le coût sera lourd, mais à moyen terme l'investissement devient rentable", a-t-elle assuré, tout en précisant qu'elle ne compte pas abandonner le nucléaire. Selon elle, "ce serait pour la France se tirer une balle dans le pied."
Enfin, Marine Le Pen a préconisé une baisse de la TVA pour les produits de l'élevage paysan français. À l'inverse, elle entend taxer lourdement les "produits importés issus de l'élevage hyper intensif." Avec cette mesure, qu'elle n'hésite pas à qualifier de "protectionnisme agricole", elle compte "encourager une agriculture innovante à échelle humaine".