Nicolas Sarkozy : il est "dangereux pour l’alternance" selon Jean-Christophe Lagarde
Interrogé ce 3 novembre sur Europe 1, le patron de l’UDI Jean-Christophe Lagarde a déclaré que Nicolas Sarkozy constitue une menace pour l’alternance.
Nicolas Sarkozy pourrait-il faire perdre son camp s’il remportait la primaire de la droite et du centre ? Jean-Christophe Lagarde en est convaincu. Le patron de l’UDI voit dans l’ancien chef de l’État ni plus ni moins qu’un danger pour l’alternance.
Le député de Seine-Saint-Denis réagissait aux attaques répétées de l’ancien chef de l’État contre le soutien de François Bayrou à Alain Juppé : "La seule chose qui ferait en 2017 de François Bayrou à nouveau un candidat à la présidence de la République, ce serait la victoire de Nicolas Sarkozy. Et en cela, je pense que Nicolas Sarkozy est désormais un candidat dangereux pour l’alternance."
Pour Lagarde, le "comportement", la "violence" et la "brutalité" de l’ancien chef de l’État en feraient un candidat repoussoir pour bon nombre d’électeurs. Avec le risque d’entraîner l’élimination de la droite dès le premier tour de l’élection présidentielle. "Comment réussirait-il [Nicolas Sarkozy, ndlr] demain ce qu’il a échoué hier ?" a-t-il martelé en rappelant que parmi les candidats de la primaire Nicolas Sarkozy est le seul ancien président.
Le retour des ploucs
Pour Jean-Christophe Lagarde, c’est sûr, "les sarkozystes sont en train de prendre les électeurs de la droite et du centre pour des ploucs" – allusion au terme qu’aurait employé Nicolas Sarkozy en petit comité pour désigner son électorat. Selon lui, ils cherchent à transformer la primaire en "imposture" et font de François Bayrou "une obsession, presque une convulsion."
Lagarde voit donc dans le rassemblement autour d’Alain Juppé un passeport pour la victoire, une "assurance pour l’alternance." "La gauche pourrait se rassembler beaucoup plus facilement contre Nicolas Sarkozy que contre Alain Juppé", argue-t-il. Et si "par malheur" Nicolas Sarkozy remportait la primaire, l’UDI présenterait selon toute vraisemblance un candidat.
Une hypothèse parfaitement valable selon Jean-Christophe Lagarde, et qui explique d’ailleurs pourquoi l’UDI n’a pas participé à la primaire : "Être candidat [à la primaire, ndlr], c’était s’engager à soutenir le vainqueur. C’est une des raisons pour lesquelles l’UDI n’a pas souhaité engager de candidat. Pour celles et ceux qui apportent leur soutien, il n’est pas écrit que vous devez automatiquement soutenir des idées qui ne vous conviennent pas."
Si Sarkozy gagne la primaire, il pourrait donc y avoir deux candidats au centre : François Bayrou et celui de l’UDI… Ce qui augmenterait mécaniquement les chances d’éliminer Sarkozy dès le premier tour. C’est d’une logique imparable.
