Présidentielle 2017 : ce que pensent les candidats de l'impôt sur la fortune (ISF)
L'impôt sur la fortune sera le sujet incontournable de la campagne présidentielle. Chaque candidat en course pour l'Elysée devra se positionner, comme le raconte le documentaire "ISF: une invention si française", rediffusé lundi 2 janvier sur LCP. D'ores et déjà, le vainqueur de la primaire de la droite et du centre François Fillon a promis de supprimer cet impôt créé par François Mitterrand en 1981.
Il vient de fêter ses 35 ans d'existence. ISF - trois lettres qui agitent le débat politique à la veille de l'élection présidentielle de 2017. Symbole de la gauche au pouvoir, puisqu'il a été mis en place par François Mitterrand, il est devenu peu à peu intouchable comme en témoigne le documentaire d'Elsa Mondin-Gava, "ISF : une invention si française", rediffusé lundi 2 janvier sur LCP. Dans la course à l'Elysée, qu'en pensent les candidats déclarés?
Car avec la présidentielle, la question de sa suppression redevient d'actualité. Pourtant, ils sont nombreux à s'être cassé les dents dessus. A l'image de Jacques Chirac, qui avait supprimer l'impôt sur les grandes fortunes en 1986 avant qu'il ne soit finalement rétabli par Michel Rocard.
François Fillon
Le premier a avoir promis sa suppression fut le grand vainqueur de la primaire de la droite et du centre: François Fillon. Elle est l'une des 15 mesures phares du candidat Les Républicains. Conscient de l'impopularité de cette abrogation, il veut toute fois mettre rapidement en oeuvre sa suppression dès l'été 2017. D'ailleurs, il entend également revenir sur la taxe à 75% sur les très hauts salaires, instaurée par François Hollande au début de son quinquennat.
Manuel Valls
Chez le candidat à primaire de la gauche, l'idée de la suppression de l'impôt sur la fortune lui trotte aussi à l'esprit. Dès 2010, Manuel Vals avait jugé que cet impôt n'était "pas performant sur le plan des recettes". Il suggérait de le compenser par la création d'une nouvelle tranche au barème de l'impôt sur le revenu. Depuis, il a changé de bord. En avril 2016, il avait recadré l'ancien ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, qui avait critiqué l'utilité de l'ISF. Pour Manuel Valls, sa suppression serait "une faute" politique.
Emmanuel Macron
L'ancien ministre de l'Economie de François Hollande doute, quant à lui, de l'utilité de l'impôt sur la fortune. "Aujourd'hui, l'ISF pose un problème pour celles et ceux qui voudraient investir et aider" au développement économique, a-t-il déclaré lors d'un colloque sur la croissance organisé par l'Institut Montaigne et le McKinsey global institute. Cependant, Emmanuel Macron ne réclame pas sa suppression car il estime que le "contexte" n'est pas favorable. "Si on arrive devant les gens dans le contexte politique et social qu'on connaît en leur disant 'j'ai une bonne idée, ce matin, on va supprimer ou réformer l'ISF', (..) à mon avis ça ne va pas le plaire à tout le monde", a-t-il expliqué.
Marine Le Pen
La candidate frontiste, quant à elle va plus loin. Jugée injuste, Marine Le Pen veut fusionner la taxe foncière avec l'ISF pour instaurer "un impôt progressif" unique sur le patrimoine. Problème: l'ISF alimente le budget de l'Etat alors que la taxe foncière finance les collectivités locales.
Ainsi, la saga de l'ISF est loin d'être terminée. Et comme le rappelle l'ancien ministre socialiste Michel Charasse, cet impôt sur la fortune demeure très populaire "chez les gens qui le ne payent pas" et qui y voient un moyen "de se venger sur les riches".

