Présidentielle 2017 : Christian Estrosi trolle François Fillon à Nice
En meeting à Nice, François Fillon a été ouvertement contesté à la tribune par Christian Estrosi. Le rapprochement entre le vainqueur de la primaire de la droite et les anciens partisans de Nicolas Sarkozy s’annonce plus compliqué que prévu.
François Fillon a du mal à tenir Les Républicains. Mercredi 11 janvier dans la soirée, l’ancien Premier ministre a tenu son premier grand meeting post-primaire à Nice. L’occasion de donner l’image d’une équipe rassemblée autour de son leader dans la perspective de l’élection d’avril prochain ? Que nenni. Avant même de prendre la parole, François Fillon a été torpillé par Christian Estrosi. Le patron de la région PACA intervenait à la tribune avant le discours de Fillon, il en a profité pour le mettre en garde : "On ne gagnera pas sans s’adresser aux millions de Français délaissés." Ou encore : "Le mot social n’est pas une grossièreté. En laisser le monopole à d’autres serait courir à notre perte."
L’ancien sarkozyste n’est pas le premier fan de François Fillon, il l’a d’ailleurs déclaré sans trembler à Nice : "Je suis un ami de François Fillon, je ne suis pas un filloniste", avant de tacler au passage ceux qui le sont devenus "en une nuit."
Passif
Christian Estrosi a quelques raisons de marquer sa distance avec François Fillon : alors que le député de Paris défend le non-cumul des mandats, Christian Estrosi a traîné des pieds pour quitter "sa" mairie de Nice, contraint d’échanger son poste de maire avec celui de son premier adjoint Philippe Pradal. Il a aussi reproché début janvier à Fillon de ne pas l’avoir averti qu’il organisait un meeting à Nice.
Évidemment François Fillon a lui aussi taclé Christian Estrosi, en particulier sur les défaillances de la sécurité le soir de l’attentat au camion du 14 juillet. "Il ne suffit pas d’équiper nos gares ou nos aéroports en caméras de vidéo-surveillance, encore faut-il exploiter de manière rigoureuse les images issues de la vidéo-surveillance." Malgré un fort taux d’équipement en caméras, la ville de Nice n’a en effet pas été en mesure de prévenir l’attaque qui a fait 86 morts.
Valérie Debord s’y met aussi
Ces dissensions exposées au grand jour laissent augurer des lendemains difficiles pour François Fillon, qui a besoin de rassembler son camp pour mener la campagne. Déjà hier, à peine quelques dizaines de minutes après avoir marqué sur RMC/BFM TV son opposition nette à une nouvelle défiscalisation des heures supplémentaires, il a été contesté sur Twitter par Valérie Debord, elle aussi ancien soutien de Nicolas Sarkozy. La vice-présidente de la région Grand-Est a ainsi écrit : "Redonner du pouvoir d’achat aux Français est une nécessité, défiscaliser les heures sup est un moyen d’y parvenir #valeurtravail." Ambiance.
Redonner du pouvoir d'achat aux Français est une nécessité, défiscaliser les heures sup est un moyen d'y parvenir #ValeurTravail
— Valérie Debord (@DebordValerie) 11 janvier 2017
