Présidentielle 2017 - Faut-il un président autoritaire ? Bruno Jeanbart décrypte le sondage OpinionWay
Ce mercredi 1er juin un sondage OpinionWay en exclusivité pour Non Stop Politique affirme le souhait des Français d'élire lors de la présidentielle 2017 un président autoritaire. Parmi les personnalités plébiscitées, Alain Juppé domine le classement devant Marine Le Pen et Nicolas Sarkozy. L'actuel chef de l'Etat, François Hollande, signe un résultat catastrophique. Bruno Jeanbart, Directeur Général Adjoint d'OpinionWay, commente en exclusivité pour Non Stop Politique ces résultats.
Non Stop Politique : Alain Juppé arrive en tête de ce sondage sur le thème de l'autorité, est-ce que cela confirme qu'il existe une véritable dynamique qui entoure la candidature du maire de Bordeaux ?
Bruno Jeanbart : Cela confirme avant tout que les électeurs raisonnent en bloc plus qu’en détail : lorsqu’une personnalité est plébiscitée dans l’opinion, elle tend à être perçue comme la meilleure quel que soit le critère testé. Alain Juppé est donc probablement plus l’incarnation de l’autorité parce qu’il est aujourd'hui la personnalité politique préférée que la personnalité politique préférée parce qu’il incarnerait l’autorité. Il reste que son parcours politique et ses "actes lourds", dans la mémoire collective, expliquent en partie ce sentiment : Alain Juppé est certainement moins perçu comme un "mou" par les Français que certains de ses adversaires ne le pensent.
Non Stop Politique : Toutefois, c'est auprès des sympathisants du MoDem et des électeurs de François Bayrou en 2012 qu'il obtient ses meilleurs résultats. En revanche, il est largement devancé par Nicolas Sarkozy auprès des sympathisants de droite : est-ce un problème en vue de la primaire ?
B.J : Vous avez raison, le résultat auprès des sympathisants de droite ou des électeurs de Nicolas Sarkozy en 2012 est bien plus favorable à l’ancien président de la République, qui devance nettement Alain Juppé dans ces deux électorats stratégiques. De même, les électeurs des catégories populaires estiment que Marine Le Pen ou Nicolas Sarkozy incarnent bien mieux l’autorité qu’Alain Juppé. Il est évident que cela constitue une opportunité pour Nicolas Sarkozy, s’il parvient à faire de cet enjeu un critère dominant de choix lors de la primaire. Toutefois, l’ancien Premier ministre domine largement tous ses adversaires au sein de l’électorat « sénior » (28% chez les 50-64 ans, 39% parmi les 65 ans et plus). C’est un atout majeur quand on sait que la primaire risque de mobiliser avant tout cette tranche d’âge, comme ce fut le cas en 2011 lors de la primaire socialiste.
"La demande d’autorité est croissante mais pas sans contradiction"
Non Stop Politique : Le deuxième enseignement de cette étude, c'est le résultat catastrophique de François Hollande (4%). Dans le climat social actuel et de par votre expertise et les réponses obtenues auprès des personnes sondées, le président de la République pourra t-il mener à bien les réformes proposées avec un tel déficit d'autorité ?
Non Stop Politique : N'y a-t-il pas une contradiction ?
