
Les déclarations chocs de Jean-Frédéric Poisson sur la supposée ‘’soumission’’ d’Hillary Clinton aux ‘’lobbies sionistes’’ ont provoqué une onde de choc dans la classe politique. Jusqu’à faire risquer au président du Parti Chrétien-démocrate une éviction de la primaire de la droite et du centre. La Commission nationale d'organisation de la primaire, alertée par Nathalie Kosciusko-Morizet, doit entendre les explications du candidat ce mardi avant de rendre son verdict. Pour la députée Front national, Marion Maréchal-Le Pen, l’exclure ferait de lui ‘’un martyr’’. La jeune femme, qui ne cache pas sa proximité avec Jean-Frédéric Poisson n’hésite pas à prendre sa défense.
‘‘Si votre question c’est de savoir si je pense que Jean-Frédéric Poisson est antisémite, je vous dis non. Je ne crois pas une demi-seconde qu’il soit antisémite’’, assure sur RTL celle qui siège aux côtés du président du PCD à l’Assemblée nationale. Marion Maréchal-Le Pen n’exclut pas de pouvoir ‘’discuter’’ avec lui si toutefois il était jeté hors du processus de la primaire. Jean-Frédéric Poisson ne cache plus ses accointances avec les idées d’extrême-droite. Après avoir dit ‘’comprendre les électeurs de Robert Ménard’’, connu pour ses dérapages racistes, il tiendra meeting commun avec le maire de Béziers et Philippe de Villiers, connu lui aussi pour ses positions particulièrement à droite, le 12 décembre prochain. C’est encore Jean-Frédéric Poisson qui avait appelé à ‘’briser le cordon sanitaire’’ entre la droite et le Front national, provoquant là aussi une levée de bouclier dans son camp.
Si Marion Maréchal-Le Pen assure qu’elle n’aurait pas elle-même utiliser l’expression de ‘’lobbies sionistes’’ utilisé par Jean-Frédéric Poisson, elle juge ‘’étonnant’’ que ses propos provoque un tel retentissement. Alors même qu’à gauche, certains parlementaires subissent, bien volontiers selon elle, l’influence de ‘’groupe de pressions qatari’’. ‘’Je constate qu’il y a en France (…) des groupes de pression qataris qui manifestement bénéficient de la corruption de certains élus’’ qui ‘’ne suscite pas plus d’indignation que ça’’. Avant de nommer directement Jean-Marie Le Guen, secrétaire d’État chargé des relations avec le Parlement, accusé de vouloir ‘’bloquer les questions hostiles au Qatar’’ moyennant rétribution. Être payer pour ne pas critiquer, en somme. Des révélations jugées ‘’dramatiques sur le plan démocratique’’ pour la députée frontiste. Jean-Marie Le Guen a déjà annoncé son intention de porter plainte pour diffamation.