Primaire à droite - le débat : "Vous n’avez pas honte ?" lance Nicolas Sarkozy à David Pujadas après une question sur Ziad Takieddine
Pendant le débat de la primaire de la droite et du centre sur France 2, David Pujadas a demandé à Nicolas Sarkozy s’il a reçu de l’argent liquide de la part de Ziad Takieddine pour financer sa campagne présidentielle de 2007. L’ancien chef de l’État a violemment réagi, accusant le journaliste d’"indignité". "Vous n’avez pas honte ?" lui a-t-il ensuite lancé.
Les paris étaient ouverts. Nicolas Sarkozy allait-il avoir droit à une question sur Ziad Takieddine pendant le troisième débat de la primaire de la droite et du centre ? Contexte : l’homme d’affaires franco-libanais a affirmé le 15 novembre dernier à Mediapart avoir remis 5 millions d’euros à Nicolas Sarkozy et Claude Guéant entre 2006 et 2007 pour financer la campagne électorale de l’ancien chef de l’État.
L’hypothèse d’une question sur ce sujet ô combien sensible était tout sauf évidente ; il n’y avait qu’à écouter Bruno Le Maire – pourtant pas le dernier à taper sur Nicolas Sarkozy – expliquer le plus benoîtement du monde pas plus tard que ce matin sur France Info qu’il ne fallait pas aborder le sujet pendant le débat au nom de la "séparation des pouvoirs."
Mais, loupé, David Pujadas a mis les pieds dans le plat dès le premier quart d’heure : "Nicolas Sarkozy, avez-vous oui ou non reçu de l’argent liquide, de Libye pour financer votre campagne de 2007 comme l’a affirmé l’intermédiaire Ziad Takieddine ?" a demandé le journaliste.
Sarkozy s'indigne contre le service public
L’ancien chef de l’État, qui n’attendait visiblement pas la question, a refusé de répondre, levant les yeux au ciel et jouant le registre de la surprise indignée : « Quelle indignité. Nous sommes sur le service public », s’est-il d’abord emporté, avant de s’en prendre directement à David Pujadas : « Vous n’avez pas honte ? Vous n’avez pas honte de donner écho à un homme qui a fait de la prison, qui a été condamné à d’innombrables reprises pour diffamation et qui est un menteur ? Ce n’est pas l’idée voyez-vous que je me fais du service public. C’est une honte."
Sans se démonter, Nicolas Sarkozy a embrayé sur Emmanuel Macron, qui était le sujet précédemment abordé. Et David Pujadas, renvoyé dans ses cordes, ne le relancera plus sur l’épineuse question des valises d’argent. Circulez, il n’y a rien à voir.

